νυκτὸς ἀπερχομένης γεννώμεθα ἦμαρ ἐπ᾽ ἦμαρ,
τοῦ προτέρου βιότου μηδὲν ἔχοντες ἔτι,
ἀλλοτριωθέντες τῆς ἐχθεσινῆς διαγωγῆς,
τοῦ λοιποῦ δὲ βίου σήμερον ἀρχόμενοι.

μὴ τοίνυν λέγε σαυτὸν ἐτῶν, πρεσβῦτα, περισσῶν
τῶν γὰρ ἀπελθόντων σήμερον οὐ μετέχεις.

— Paton edition

Nous renaissons, jour après jour, au partir de la nuit, ne gardant rien de notre existence antérieure, devenus étrangers à celle d'hier, et recommençant une nouvelle aujourd'hui. Ne te flatte donc pas, vieillard, d'avoir des années en nombre, car déjà celles qui sont passées ne t'appartiennent plus.

— Waltz edition

Nous naissons tous chaque matin dans l'aube grise,
Survivant nos hiers et le passé défunt.
Ne dis pas : « J'ai beaucoup vécu... » Vaine méprise !
De tant de jours passés il ne t'en reste aucun.
Ta vie, ou, mieux, ce qui en reste, part d'ici.
Ce qui précède est détritus, tison noirci.

— M. Yourcenar

Nous naissons tous chaque matin dans l'aube grise,
Survivant nos hiers et le passé défunt.
Ne dis pas : « J'ai beaucoup vécu... » Vaine méprise !
De tant de jours passés il ne t'en reste aucun.
Ta vie, ou, mieux, ce qui en reste, part d'ici.
Ce qui précède est détritus, tison noirci.

— M. Yourcenar

Nous renaissons, jour après jour, au partir de la nuit, ne gardant rien de notre existence antérieure, devenus étrangers à celle d'hier, et recommençant une nouvelle aujourd'hui. Ne te flatte donc pas, vieillard, d'avoir des années en nombre, car déjà celles qui sont passées ne t'appartiennent plus.

— Waltz edition

νυκτὸς ἀπερχομένης γεννώμεθα ἦμαρ ἐπ᾽ ἦμαρ,
τοῦ προτέρου βιότου μηδὲν ἔχοντες ἔτι,
ἀλλοτριωθέντες τῆς ἐχθεσινῆς διαγωγῆς,
τοῦ λοιποῦ δὲ βίου σήμερον ἀρχόμενοι.

μὴ τοίνυν λέγε σαυτὸν ἐτῶν, πρεσβῦτα, περισσῶν
τῶν γὰρ ἀπελθόντων σήμερον οὐ μετέχεις.

— Paton edition