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    "text": "Je pense, citoyens, que vous êtes rassasiés de cet abondant festin littéraire ou même que, de satiété, vous en avez une indigestion ; et vous êtes là, assis, gavés de cette bombance. Bien des auteurs, en effet, en nous servant le régal si varié de leurs écrits somptueux et divers, nous font mépriser les aliments ordinaires. Que faut-il donc que je fasse ? Ceux que je tenais maintenant tout préparés, dois-je comme cela les abandonner et les laisser perdre, ou bien les exposerai-je au beau milieu de la place publique, pour les céder à vil prix à des revendeurs ? Mais qui voudra goûter à mes produits ? qui consentirait à m’acheter mes écrits, fût-ce pour trois oboles, s’il n’avait vraiment les oreilles bouchées ?\n\nJ’ai pourtant l’espoir que, de bon cœur, vous prêterez la main à ce que je prépare et cela non sans quelque empressement ; car c’est mon habitude d’adapter le menu uniquement à l’appétit de ceux qui font appel à mes services ; en outre, ce banquet où chacun apporte sa contribution, me voici prêt à vous le servir avec des assaisonnements nouveaux. Car il n’est pas possible que de moi seul, citoyens, vous receviez une chère digne de vous ; j’ai donc engagé quelques collaborateurs à s’associer à ma besogne et à en partager les frais avec moi pour vous mieux traiter. Les riches ont fourni en abondance de ces mets dont ils se gorgent ; j’ai reçu d’eux leurs friandises et, véritablement, j’en tire vanité. L’un d’eux va peut-être (et il aura raison) dire à un autre en me désignant : « Je venais de pétrir une pâte artistement faite et toute fraîche ; et c’est lui qui sert ce que, moi, j’ai pétri. » Eh bien, celui des cuisiniers qui dira cela le fera sans se rappeler pourquoi je me donne l’air d’être l’unique ordonnateur d’un festin si somptueux. Fort de leur assistance, je n’ai moi-même apporté de chez moi, pour l’ajouter à la leur, qu’une quote-part assez minime, afin de ne pas paraître tout à fait l’invité de ceux que j’aurai conviés. Mais des provisions de chacun je ne prends qu’une petite portion, juste de quoi y goûter ; quant au reste, si quelqu’un veut l’avoir en totalité et y puiser à satiété, c’est au marché, sachez-le, qu’il faut aller chercher. \n\nAfin d’ajouter du lustre à mon ouvrage, c’est par l’Empereur que je le commencerai ; car tout, alors, marchera à souhait. Et pour chanter d’aussi grandes actions, puissé-je à mon tour trouver des accents sublimes ! \n\nQue nul parmi les Barbares, libérant son cou des liens qui le tiennent enchaîné sous le joug, ne tende vers notre Empereur un œil belliqueux ; que la Perse sans vaillance ne s’avise plus de relever son voile et de le regarder en face ; ployant le genou, courbant plus bas que son cou son panache orgueilleux, qu’elle vienne d’elle-même s’incliner devant la puissance Ausonienne. Et toi, Hespérie asservie, depuis le rivage de Gadès et le détroit d’Ibérie jusqu’à Thulé, fille de l’Océan, respire en paix : tu as pu mesurer les têtes de tes tyrans successifs, en les voyant ensevelies dans ta poussière : de tes mains confiantes embrasse ta chère ville de Rome. Sur les cimes du Caucase et sur les récifs de Kyta, où sous l’airain sonore du pied des taureaux se fendit jadis la dure échine d’un sol de fer, les nymphes du Phase, formant des chœurs de danse avec les Hamadryades leurs compagnes, peuvent faire des rondes ou des bonds joyeux et chanter les exploits de notre Empereur qui réunit dans sa main plusieurs sceptres, en renonçant au pénible labeur de faire naître des géants. Qu’elles ne se vantent même plus d’avoir vu l’éperon d’Argo, le navire d’Iolcos ; car les champs de la Colchide, qui admirèrent les travaux du héros de Pagases, ne se couvrent plus d’une race de Géants et n’ouvrent plus leur glèbe belliqueuse à une moisson de vaillants guerriers. Ce prodige n’est qu’une invention de la légende, ou bien c’est par un sortilège impie qu’il fut accompli, lorsqu’une vierge artificieuse, en proie aux fureurs de l’amour, mit en œuvre toute la puissance des enchantements magiques ; mais sans qu’il fût besoin d’aucun maléfice ou d’un breuvage mystérieux, les géants de la Bactriane se sont écroulés sous nos coups. Il n’y a plus pour moi d’endroit inaccessible ; mais dans les flots du golfe d’Hyrcanie et jusque sur les abîmes de la mer d’Éthiopie, les navires italiens frappent de leurs rames une onde pacifique. \n\nAllons, réjouis-toi, voyageur ausonien : tu peux maintenant, sans escorte, visiter la terre entière ; parcours les gorges qu’habitent les Massagètes et les vallées inhospitalières de la Susiane ; foule de tes pieds le sol fertile de l’Inde ; en route, si tu as soif, puise à l’Hydaspe asservi. Oui, tu peux aussi t’en aller sans crainte par delà le couchant ténébreux, atteindre les colonnes d’Alcide et, en toute confiance, arrêter tes pas sur le rivage sablonneux de l’Ibérie, où par-dessus le détroit au beau cours, seuil de la mer, les pointes des deux continents viennent se rejoindre et éteignent dans le cœur des mortels l’espoir d’avancer plus loin. Pénètre au fin fond de la Lybie, chez les Nasamons ; côtoie aussi le rivage de la Syrte, où, refoulée par les ouragans du Sud vers les régions boréales, la mer divine ouvre aux hommes une voie terrestre même par-dessus le reflux sablonneux, au sein des brisants à fleur d’eau. Nulle part tu ne rencontreras, pour te recevoir, une région qui soit une terre étrangère : c’est dans les possessions de notre sage Empereur que tu te trouveras, partout où tu porteras tes pas ; car il encercle l’univers de sa domination : c’est en vain que le Tanaïs aura formé la frontière d’un continent, dans sa course errante à travers la Scythie jusqu’au Palus-Méotide. \n\nC’est pourquoi, maintenant que tout est plein de cette paix aimée, maintenant que tous les espoirs d’une guerre étrangère ou civile gisent brisés sous les pieds de notre Empereur, nous pouvons, divin Théodoros, instituer ici un savant concours et mettre en mouvement les jeux d’un chœur de poètes. Car c’est pour toi que j’ai affronté la lutte ; c’est pour toi que j’ai exercé le métier des moissonneurs et amassé, en réunissant tout dans un seul livre, ce butin d’une abeille qui puisait à toutes les sources. J’ai recueilli toutes ces fleurs éparses de l’élégie et j’ai tressé pour toi une guirlande faite des beaux vers de Calliope, comme on consacre un chêne aux fils de Cronos, des navires à Poséidon, un baudrier à Arès ou un carquois à Apollon, une lyre à Hermès et des vignes à Dionysos. Car je sais quelle gloire impérissable répandra sur le fruit de mes soins et de mes labeurs le nom de Théodoros. \n\nEn premier lieu, je cueillerai pour toi, rivalisant avec les anciens, tous les vers où les pères de la poésie nouvelle ont décrit des offrandes consacrées aux dieux d’autrefois ; car ils me paraissaient observer une savante imitation des lettres antiques. Puis, après ces pièces anciennes, un second livre rassemble toutes celles que nous avons composées sur des tableaux, sur quelque site, sur une statue habilement sculptée ou sur les œuvres innombrables de quelque autre art laborieux. Le troisième rang revient, dans ce nouvel ouvrage, à toutes les pièces qu’il est d’usage de graver sur les tombeaux : que Dieu veuille nous accorder de les obtenir dans la poésie et de chercher à les mériter dans notre vie. Tout ce que nous avons écrit sur les chemins divers de l’existence et sur la balance toujours chancelante d’une instable fortune, tu le verras dans le quatrième corps de bâtiment de mon ouvrage. Peut-être, ma foi, le cinquième exercice du concours te séduira-t-il par son charme : c’est celui où nos railleries mordantes font entendre leurs accents sarcastiques. La sixième partie, Cythérée s’en est emparée, détournant les pas de l’élégie vers les propos galants et tendres amours. Dans le septième recueil, enfin, tu trouveras les plaisirs de Bacchus, les chœurs amis du vin, l’ivresse, les coupes et les festins opulents. ",
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